fintechph_3Depuis le début de l’année 2017, les startups de l’écosystème Blockchain ont levé l’équivalent de 1,3 milliard de dollars sous forme d’ICO (Initial Coin Offerings), dont la moitié sur le mois de juin et alors que 64 ICOs ont été réalisées et plus de 300 sont attendues sur l’ensemble de l’année. La tendance s’accélère nettement puisqu’en 2016, les fonds récoltés via les ICOs s’étaient élevés à 222 millions de dollars, ce qui représentait alors moins de la moitié des 500 millions de dollars d’investissements réalisés via des fonds de capital-risque.

On constate que les startups spécialisées dans la technologie blockchain ou les crypto-monnaies ne sont plus les seules à faire appel aux ICO pour leur levée de fonds. Ainsi des sociétés de secteurs aussi différents que les services de cloud, la finance, les jeux et les paris se lancent désormais dans ce nouveau mode de financement participatif qui a vu le jour en 2013.

Au niveau des sociétés, de nouveaux records de levée de fonds ont été battus lors de ces ICOs: en juin dernier d’abord, la société Bancor a levé plus de 150 millions de dollars, puis en juillet, Tezos a clos son ICO par un nouveau record de 232 millions de dollars. Mais ce montant sera très certainement dépassé par la startup Block.One dont l’opération de financement participatif a démarré le 26 juin 2017 et se poursuivra jusqu’au 1er juin 2018 ; à ce jour, la société a levé environ 223 millions de dollars en distribuant 244 millions jetons, sachant qu’elle ambitionne de distribuer un total de 900 millions de jetons !! Il est aussi frappant de relever les records de rapidité battus par cette catégorie d’opérations de crowdfunding. Le 31 mai dernier, Brave, le navigateur web créé par le cofondateur de Mozilla, a levé 35 millions de dollars… en 30 secondes.

Le succès de ces ICOs auprès d’une communauté d’investisseurs est indéniable. Pourtant, à quelques rares exceptions, les startups qui cherchent à lever de l’argent de cette manière présentent leur projet via un site internet relativement sommaire et/ou un white paper peu détaillé, bien loin des contraintes d’audit et opérationnelles imposées par les investisseurs du capital-risque. Il convient donc de s’interroger sur un marché qui à ce jour ne fait l’objet d’aucune réglementation, d’aucun contrôle. En France, la loi ne définit pas le statut d’une ICO qui ne relève pas du droit financier puisqu’il s’agit d’un échange de jetons contre des cryptomonnaies qui ne sont elles-mêmes pas reconnues comme des monnaies…La prudence est donc de mise.

Pour plus d’informations sur le sujet des ICOs, je recommande vivement la présentation préparée par le cabinet de recherche Autonomous Research LLP, et bien sûr la page de notre site dédiée aux ICOs.